Pour le coup, je vous ai laissé plantés au milieu du gué.

A vrai dire, je ne savais plus quelle rive regagner, celle de la comptabilité où nous nous trouvions ou celle de la fiscalité dans laquelle je vous ai fait un peu patauger.C'est vrai qu'il faut comptabiliser les amortissements mais que le choix du mode d'amortissement relève de la fiscalité et n'a rien à voir avec la technique comptable pure.

Mais pour dire vrai, toute écriture comptable comporte un choix fiscal (récupérer ou pas la TVA, passer en frais ou pas, mettre dans un compte de charges ou en immobilisation,etc, etc..)

J'en étais presque à vous emporter dans le tourbillon des provisions déductibles ou pas quand j'ai réalisé que je ne vous avez jamais parlé de fiscalité et que les fondements même de la chose devaient vous être étrangers.

Nous ferons donc plus tard des bilans "fiscaux" mais vous devez connaître les grands principes fiscaux, ne serait ce que pour enregistrer vos journaux de base.

Et les grands principes sont aussi clairs que de l'eau de roche :

- sont déductibles toutes les charges et tous les achats engagés dans le but d'exercer la profession ou d'en favoriser l'exercice.

- ne sont pas déductibles tous les achats ou charges qui n'ont aucun lien avec votre activité professionnelle.

Pour faire dans la vulgarisation primaire, si vous invitez un client au restaurant pour avoir un marché, c'est déductible; si vous invitez votre belle famille, ce n'est pas déductible.

Il n'y a pas de catégories de frais déductibles et de catégories de frais non déductibles: il y a les frais exposés dans le cadre de l'activité professionnelle et ceux qui ne le sont pas et  c'est tout.

Dites vous qu'en matière fiscale, conscience est mère de sûreté et évitez d'être pervers pour monter des échafaudages qui tendraient à prouver que le repas du dimanche en famille est d'une manière ou d'une autre favorable à la marche de vos affaires.

Vous n'y gagnerez qu'une satisfaction passagère qui se transformera en cauchemar en cas de contrôle fiscal.

Voilà pour la parenthèse dans laquelle je m'étais fourvoyé pour vous parler des OD circonstancielles.

Vous avez vu que la frontière est fine entre comptabilité et fiscalité et qu'il est facile de mettre un pied de l'autre coté même sans le vouloir; alors, nous allons reculer d'un pas, suivre la falaise sans y tomber et rester, pour l'instant, dans des terres comptables.

Et puisque je continue à vouloir vous apprendre à lire un bilan, nous allons nous diriger tout droit vers la classe 1 (pour la 2,c'est fini).

Si vous pensez que je commence par le plus simple, détrompez vous; autant le commun des mortels est capable de lire une liste de charges, autant le même individu s'interroge vainement sur la signification exacte des comptes de classe 1.

Alors, avant d'entamer ce périple, attrapez votre dernier bilan et lisez les comptes capital, compte de l'exploitant, réserves, emprunts long et court terme, provision pour charges ou risques, report à nouveau, etc...vous allez vous régaler !