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apprendre la comptabilité
6 juin 2013

exceptionnel ou opportuniste ?

Je vous l'ai dit : pour bien commencer la lecture des comptes, commencez par ce qui sort de l'ordinaire pour savoir si l'altération des comptes ne relève pas de ces OD passées en fin de période et qui vont se nicher dans des coins que le quotidien comptable n'explore pas.

Avant d'aller vers l'exceptionnel de l'exercice ou des exercices antérieurs, penchons nous rapidement sur le compte 654xxx et sa descendance.

Reconnaissez que ce n'est pas le compte que l'on alimente spontanément au cours de la saisie courante. Vous passerez-t-il par l'idée d'aller imputer une écriture dans un compte intitulé "créances devenues irrécouvrables" ?

Si vous êtes normalement constitués, où vous connaissez ce compte et vous envisagez de l'alimenter par OD en fin de période, où vous en ignorez l'existence et rien, dans les opérations journalières, ne vous engage à y mettre quelque somme que ce soit.

Le 654xxx c'est l'archétype du compte qui se glisse sournoisement dans la classe 6 et alimente les soldes intermédiaires de gestion sans se faire remarquer par son caractère exceptionnel ou hors exploitation. C'est une espèce de cousin du 658xxx, même discrétion et même genre caméléon.

Les puristes vont hurler à l'imposture et j'entends déjà les brames au fond des bois qui vont m'expliquer par le menu :

- qu'on constitue d'abord une provision pour créance douteuse (je vous en parlerai plus tard)

- qu'on conforte cette provision après les mises en recouvrement restées infructueuses

- qu'en désespoir de cause, on "extourne" la provision, convaincu que l'on est de la perte définitive de la créance

- que c'est dans ces conditions bien particulières que le recours aux comptes 654xxx s'impose.

En gros, on l'a tellement vu venir que rien ne justifie notre curiosité !

Et, je vais vous surprendre, les puristes ont raison ; ils ont surtout raison de recommander cette démarche parce ce qu'elle n'est pratiquement jamais suivie dans les petites et moyennes entreprises.Ce qui justifie le fait que l'on se penche sur un compte qui relève plus souvent de l'opportunité que de la démarche fiscale et comptable.

Parce que le processus du puriste est quasiment occulté et que l'écriture type est la suivante :

crédit : compte client xxxxxxxxxxxxxxx                                                           2.000

débit : compte 658xxx                                                              1720

débit  compte TVA récupérable                                                 280

Inutile de préciser qu'aucune provision pour créance douteuse n'a été comptabilisée et encore moins extournée et que les seules démarches contentieuseses se sont limitées à 3 coups de fil et 3 promesses en retour de la part du client.

Sachant que la démarche préconisée par le puriste aurait été une lettre de relance, puis une lettre RAR, puis une injonction de payer, puis l'envoi de l'huissier, puis...l'échec. Sachant que la provision pour créance douteuse constituée en conséquence (admettons 80% de 1720) aurait été rejetée par l'Administration Fiscale en cas de contrôle, sachant pour finir que le coût des démarches aurait été d'au moins 50% de la créance et la récupération de la TVA compromise, sachant..............on peut comprendre que le tout soit passé en 654xxx sans autre forme de procès.

Et c'est la raison pour laquelle je vous demande de consulter, entre autres, les comptes 654xxx pour savoir quelle est la part des charges "hors exploitation" qui sont venues grever le résultat.

Je parle là d'expérience parce qu'il est rare que la "purge" des comptes clients se fasse de manière régulière. Elle intervient dans la plupart des cas quand le bénéfice de l'exercice le permet ou le "recommande" d'un point de vue fiscal et quand la prescription de récupération de TVA n'est pas éteinte.

Il s'agit, en général d'un cumul de petits montants qui peuvent en faire un gros au total, montant qui passe inaperçu dans la masse des charges mais dont la signification n'est pas mineure : par "abonnement" sur plusieurs exercice, le 654xxx détermine la quotité du chiffre d'affaires dont le recouvrement est aléatoire voire impossible.

Du coup, nous parlerons des produits exceptionnels et "sur exercices antérieurs" la prochaine fois.

Si j'en dis trop d'un coup, vous allez perdre pied !

 

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