Tout le monde n’étant pas forcément en vacances, je vais continuer avec les valeureux qui restent et qui ne vont pas tarder à la regretter tant ma perfidie est grande.

Nous en étions à parler fournisseurs, parlons-en si ça peut vous satisfaire bien qu’il n’y ait pas grand-chose à dire sur le sujet.

Vous avez déjà appris à passer les OD réparatrices les concernant et, comme nous en sommes à la lecture du grand livre et du bilan, ces OD sont censées avoir été passées.

Restent donc les fournisseurs « débiteurs ».

Les fournisseurs débiteurs sont, comme les clients créditeurs, les moins répandus de la race et doivent vous laisser perplexes, d’autant plus perplexes qu’il existe un compte 409xxx dans lequel ils devraient figurer et que ces comptes concernent essentiellement les avances et acomptes versés.

Pour le reste, quelques avoirs en instance peuvent justifier de leur existence.

Ceci étant dit, nous allons profiter du beau temps pour parler du reste de la classe 4.

En gros, les salaires, les charges, la TVA, l’état en général et toutes les institutions mises en place pour assécher votre trésorerie.

La lecture de tous ces comptes est simple : ils sont, de manière générale, crédités par une OD centralisatrice et débités par un compte de trésorerie et leur solde, suivant la période, est créditeur du dernier montant centralisé ou nul.

Comme je sais que vous allez hurler si je ne vous parle pas d’extournes, j’y viens. Et je n’y viens pas uniquement pour vous faire plaisir mais parce qu’au milieu de tous les comptes de classe 4, il y en a beaucoup susceptibles d’extournes.

Pour faire simple, toutes les dettes dont le montant n’est pas connu avec exactitude, font l’objet d’une « provision » (charges à payer) à la clôture de l’exercice ; les plus courantes étant toutes les taxes assises sur les salaires.

Et, plutôt que d’imputer le règlement dans le compte 4xxxxx créé à cet effet en fin d’exercice, il est plus commode d’extourner le montant provisionné pour la passer au crédit d’un compte de charges dans lequel le paiement définitif sera imputé. Le but étant de laisser se constater toute seule (au débit ou au crédit d’un compte de classe 6) la différence éventuelle entre le montant provisionné et le montant effectivement payé.

Les puristes passeront encore une OD pour constater la différence en perte ou profit sur exercices antérieurs, mais rien n’empêche de faire compliqué quand on peut faire simple.

Pour vous parler encore d’extournes, je vous précise que le principe est le même pour les produits constatés d’avance si ce n’est que leur extourne passe en classe 7.

La classe 4 (autre que clients et fournisseurs) n’appellerait aucun autre commentaire si elle n’était pas, dans de nombreuses comptabilités, un nid d’OD aussi pullulant qu’un nid de fourmis.

Ceci a pour effet (j’espère que ce n’est pas un but) de la rendre hermétique à une lecture fluide alors que la simplicité est mère de fiabilité.

Imaginez que certains arrivent à passer des OD pour des acomptes sur salaires, que certains n’ont rien trouvé de plus simple que de créer un compte 421xxx pour chaque salarié (et les stagiaires alors ?), que d’autres ont paramétré leur plan comptable pour que la TVA récupérable apparaisse opération par opération (le compte TVA sur biens et services ressemble à la Bible), que certains ont même poussé le vice à centraliser séparément les charges sociales dues au titre de la part salariale et de la part patronale.

Toutes ces « complications » n’ont rien de plus ou de moins en termes de régularité mais la multiplication des écritures a pour effet d’entraîner des erreurs qui elles même provoquent des OD de régularisation, qui elles même rendent les comptes confus, plus difficiles à lire, plus longs, plus « volumineux » et, en fin de compte, plus hermétiques.

Ce qui me conduit à conclure que le désordre engendre l’opacité.

Ce qui veut dire qu’une erreur de 10.000 passera plus facilement inaperçue dans un nœud comptable apparemment besogneux que dans la limpidité apparente d’une comptabilité « allégée ».

Puisqu’on est censés être en vacances, faisons dans le lieu commun : « ce qui se conçoit bien……. ».

Il existe, dans tous les logiciels sérieux, une option qui permet d’opter pour la « centralisation » d’un compte de manière à éviter quelques kilos de papier à l’édition, ce qui n’empêche pas de consulter le compte en détail.

Imaginez que vous allez mettre votre grand livre au soleil sur la plage, faites-lui perdre les kilos superflus….