On finit la lecture du bilan ( classe 5)

On ne touche pas le fonds mais le bas du bilan. Notre lecture des comptes de bilan s’arrête avec la classe  5.

Inutile, compte tenu de votre expérience et de votre connaissance des articles précédents, de vous préciser qu’il vaut mieux, dans un esprit d’apaisement général, que les comptes de trésorerie soient justes, autrement dit que les soldes soient justifiés et bons.

Ce qui ne m’empêche pas de vous recommander une lecture rapide de ces comptes avant de vous précipiter sur le solde.

Il m’est arrivé, je ne suis pas le seul, de lire un bilan où les soldes étaient justes et éventuellement justifiés (rapprochements à l’appui si besoin) et d’avoir la curiosité de lire le grand livre.

Si comme moi, vous voyez des écritures provenant du journal des OD dans les comptes de trésorerie, inquiétez-vous parce que le journal d’OD n’a rien à faire au milieu des centralisations de banque, de caisse ou de virements de fonds. Dans ces journaux et par conséquent dans leur report sur le grand livre, l’OD est une intruse qui n’est là que pour rétablir une pseudo-vérité de solde et souvent pour masquer une irrégularité.

Vous allez dire que je suis d’humeur chagrine et que le temps orageux me sied mal.

Et pourtant, si vous avez bien pris en main votre compta et si vous maîtrisez le sujet, vous savez, comme moi, qu’il n’est pas aisé de passer une OD sur un journal de trésorerie.

Si, au contraire, vous n’avez pas tenté ce genre d’acrobatie, essayez juste une fois pour constater qu’à moins d’avoir un programme pourri, l’opération est pour le moins délicate. Et quand vous aurez vainement essayé, vous en viendrez à penser aussi, sans que le temps y soit pour quelque chose, que l’OD dans les comptes de trésorerie a un faciès suspect.

Je reviens donc à la simplicité qui m’est chère :

Les OD dans les comptes de trésorerie sont des anomalies.

S’il y en a, c’est juste pour réparer des erreurs sur lesquelles on est passé à pieds joints et quelquefois pour dissimuler des malversations.

L’OD « commune » est en général une OD de caisse, du genre :

Débit (108xxx ou 4551x)                               12400.00

Crédit (53xxxx)                                                                                12400.00

En gros, on vient de compter la caisse, on a constaté qu’on n’avait pas dans le tiroir ce qui figure en compta et on attribue ça à un prélèvement de l’exploitant ou des associés.

Autrement dit, on ne sait pas où sont passés les sous et, pour ne pas avoir de démêlés avec le fisc, on ne passe pas la différence en charge mais on l’attribue à la main baladeuse du patron.

Après cette opération comptable courte et efficace, la caisse est juste ! Olé !

La lecture du bilan et des comptes qui y figure est terminée ; nous passerons plus tard à l’analyse mais ce n’est pas pour tout de suite.

Nous allons aborder la lecture du compte de résultat et nous serons amenés à faire un petit retour en arrière vers la « saisie ».Parce que vous allez voir que la lecture des comptes de la classe 6 peut être rendue totalement impossible du fait de la manière de saisir.

Je vais même vous monter un grand livre « illisible ».

Courage, vous n’avez pas encore tout vu (moi non plus d’ailleurs)……………