Comptabilité budgétaire

« Gouverner, c’est prévoir » (Emile de Girardin).

Gérer, c’est gouverner, c’est donc prévoir.

Il y a plusieurs manières de prévoir :

-          « au pif »,

-          En analysant le contexte,

-          En se référant au passé,

-          En définissant soi-même les prévisions.

C’est cette dernière méthode qui est à l’origine de la comptabilité budgétaire : je fais un budget des recettes, un budget des dépenses et par voie de conséquence « un budget » de résultat.

Et hop ! Il n’y a plus qu’à s’y tenir !

C’est fou comme la compta budgétaire est simple et rassurante : je prévois ce qui me semble raisonnable, je compare avec ce que je fais et ………..je me plante !

Du coup, je refais le budget de l’année suivante en corrigeant les erreurs et …. Je recommence et…

Je me plante encore !

A l’échelle de nos gouvernants, ce « plantage » permanent ne porte que sur quelques milliards qui seront faciles à convertir en impôts et taxes diverses mais, à moins que vous vous soyez spécialisé dans le racket, la démarche est plus aléatoire dans votre boutique.

Et pourtant, vous l’avez acheté ce programme de gestion et vous allez l’abandonner au fil du temps parce qu’il ne sert strictement à rien d’autre qu’à occuper les weekends  pluvieux.

C’est pourtant le programme de gestion le plus répandu : c’est un peu le rubik’s cube de la comptabilité : tout le monde peut y toucher mais très rares sont ceux qui arrivent à s’en servir.

Alors, je ne vais pas vous encourager à élaborer une comptabilité budgétaire et encore moins à en faire l’acquisition (prenez la si elle est offerte avec le reste).

Je m’égare un peu mais ça me fais penser aux prévisionnels des business plans.

« 10 % des français achètent des scoubidous, soit 6.000.000 de français potentiellement acquéreurs ; 25 % renouvellent leur scoubidou une fois par an  soit 1.500.000, le prix moyen d’un scoubidou est de 30, le marché est donc de 1.500.000 x 30 = 45.000.000. Dans le pire des cas, j’aurai 10 % du marché parce que je n’ai que 4 concurrents, donc je budgète 4.500.000 de recettes. »

Et hop ! J’ai déjà mis un pied dans la compta budgétaire !

Et hop ! J’ai déjà fait un pas vers la déroute !

Alors, puisque nous en sommes à parler « logiciels de gestion », évitez de vous convertir à la budgétisation, du moins à la budgétisation informatique habituellement vulgarisée et distribuée par les principaux éditeurs de logiciels.

Si vous y tenez, rien ne vous empêche d’essayer ; ce n’est pas cancérigène et c’est exempt de tous germes malfaisants, d’autant qu’il vous reste la solution ultime mais grandement répandue de faire cadrer le budget que vous avez fait un an plus tôt avec les résultats de l’année !