la classe 1 (les sociétés)

Comme toujours, nous allons faire dans le simple et commencer par la classe 1 des sociétés.

Vous allez être éblouis de limpidité sachant que la classe 1 d'une société se compose uniquement :

- du capital social,

- des réserves,

- du report à nouveau,

- du résultat.

Nous faisons abstraction ici des emprunts et des provisions qui sont communs aux sociétés et aux entreprises en nom propre.

Imaginez, vous avez créé une société avec 10.000 de capital et si vous n'êtes pas du genre compliqué, ce capital restera à 10.000 et le compte ne sera jamais mouvementé.

Un compte sans débits, sans crédits, un compte de rêve en quelque sorte dont on peut tout ignorer dès que la création de la société est finie !

Je sais qu'il y aura quelques âmes chagrines que le capital variable aura tenté mais nous sommes là dans l'exception qui confirme la règle.Restons simple et ne touchons plus au capital, compte qui constitue un havre de repos dès le commencement de la lecture du grand livre.

Imaginons donc un premier exercice :

- le capital est de 10.000

- le résultat (compte 120000) est de 43.500.

Vous voulez tout garder et ne pas distribuer de dividendes, rien de plus simple: dès que ce présente la période d'affectation du résultat (dans les 6 mois de la clôture), dotez à la réserve légale pour 1000 (10% du capital, c'est le montant légal de ladite réserve) et le reste (42.500) à la réserve facultative.

Votre compte de résultat est soldé et il va rester :

- le capital                            10.000

- la réserve légale                 1.000

- la réserve facultative         42.500

Si d'aventure vous voulez distribuer des dividendes, obligation vous est faite de "remplir" la réserve légale et de prendre ce que vous voulez ensuite.

Nous pourrions avoir le compte de résultat soldé et les comptes suivants :

- le capital                             10.000

- la réserve légale                   1.000

- la réserve facultative             2.500

- les dividendes à payer         40.000

Notez que dans le premier cas, les capitaux propres seront de 53.500 alors qu'ils ne seront que de 13.500 dans le second cas. Je ne dis ça que pour évoquer de manière fugace l'existence du banquier.

Mon optimisme naturel vous a fait dégager un bénéfice dès le premier exercice et, pour vous garder le moral à niveau, je vais vous faire faire une mini perte pour le deuxième......allez, partons pour 4.000 de perte.

Tout ça pour vous faire utiliser le compte "report à nouveau", compte que vous "re-solderez" dès la constatation d'un nouveau bénéfice.

Admettons que vous n'ayez pas distribué, et les comptes, après affectation du 2ème résultat, seront :

- capital                                10.000

- réserve légale                      1.000

- réserve facultative              42.500

- report à nouveau                - 4.000          (j'ai mis un "-" parce que le report à nouveau est débiteur)

Je n'ai pas fait attention mais nous sommes bien d'accord sur le fait que les comptes de classe 1 font partie du bilan passif et qu'ils sont créditeurs par nature.

Bien qu'ils soient constitutifs des "capitaux propres", ils représentent, dans leur ensemble une dette vis à vis des associés ou des actionnaires qui ont fait les apports ou qui profitent des bénéfices.

Une perte vient donc les affecter parce qu'elle diminue "la dette" envers les détenteurs du capital et c'est la raison pour laquelle, la perte s'inscrit au débit du compte "report à nouveau" lors de son affectation.

Il y a effectivement une mauvaise perception du terme "capitaux propres" parce que leur aspect positif vient des moyens qu'ils donnent à l'entreprise et il est souvent fait abstraction du fait qu'ils constituent en réalité un passif dans la mesure où ils sont "dus" aux apporteurs de capitaux.

Pour faire simple, plus vous apportez de capital à votre boutique, plus elle est riche mais plus elle vous est redevable.

Ceci étant dit, avouez que la classe 1, pour les sociétés, c'est du gâteau pour édentés de la compta...